En Normandie, proche de Caen se trouve un domaine de 15 hectares abritant un château du XVIIIe siècle, entouré d'un jardin à la française, de chartreuses, et d'un luxuriant jardin à l'anglaise ayant conservé ses fabriques. Depuis le XVIIIe siècle, les descendants d'Elie de Beaumont se sont efforcés de préserver et de transmettre les valeurs du château de Canon. Aujourd'hui appelés de Mézerac, cette même famille a ouvert son lieu au public et utilise le château et son domaine pour de nombreuses activités comme des réceptions, des visites et des événements culturels. Avec Marguerite de Mezerac à la direction, un savoir-faire ancestral ayant toujours été présent au château est réinventé : la culture des fleurs, mais de manière plus durable avec la création d'une toute nouvelle ferme florale.
3 idées
De construction
Le château, édifié en deux phases au 18è siècle, la première en 1728 par Sir de la Rocque qui construit un pavillon central sur un niveau, puis la seconde en 1760 sous l’impulsion de Jean-Baptiste Elie de Beaumont, qui y ajoute un niveau et lui donne des allures de palais italien avec sa balustre ornée de vases sculptés.
Le physiocrate ajoute de part et d’autre du château d’immenses communs abritant tout un dispositif permettant d’arriver à l'autosuffisance alimentaire du domaine : une ferme, des chartreuses, des potagers, un four banal, une orangerie, un pressoir, etc. Dans le souci de l'esthétique dominant le 18e siècle, l'harmonie de la composition donne à l’ensemble des bâtiments une cohérence malgré leur fonction utilitaire. A cette fonction utilitaire, est ajoutée une notion sociale en créant en 1775 la “fête des bonnes gens”, grande célébration de la Vertu dans la salle de réception prévue sur le domaine à cet effet. Deux jours de fête qui rassemblaient l'ensemble des locaux chaque année.
Autour de cet ensemble, Elie de Beaumont développe sur l'ensemble du domaine un parc à la française et l’un des premiers parc à l’anglaise comportant toujours ses fabriques originales.
Marguerite de Mézerac
L'exploitation du domaine au 21e siècle
Descendants direct de la famille Elie de Beaumont, les de Mézerac conservent les valeurs fondamentales initiées par leurs ancêtres, tout en les adaptant à notre siècle. Cela passe par la préservation et la restauration des bâtiments dans leur état original du 18e ainsi que l'entretien et l’embellissement des jardins. Avec 27 000 visiteurs par an dont 4 000 scolaires, l’idée du partage est très présente. Sensibiliser et transmettre au sujet du patrimoine bâti et végétal auprès du plus grand nombre est ici, un devoir. Quant à la salle de réception de la fête des bonnes gens, elle est aujourd’hui utilisée pour les réceptions telles que les mariages et les séminaires organisés ici.
Les fleurs
Un pas vers l'autosuffisance
Le projet de cette année 2023 a été de créer une ferme florale à l'emplacement des anciens potager. En créant sa propre collection de fleurs, Marguerite crée une alternative à la fois plus locale et plus durable, pour fournir les fleurs aux mariages qui se déroulent au château. De plus, en vendant ses fleurs pour des réceptions ou visiteurs de passage, la culture participe à l'économie du château et à la préservation de ce savoir-faire traditionnel.
Cette manière de faire est une solution très intéressante dans la gestion durable du lieu, qui, nous le rappelons, doit être équilibrée sur les 4 piliers suivants : Culturel, social, environnemental, et économique. L'activité économique du château composée d'événementiel, de mariages et des visites étant bénéficiaire, le château peut sereinement développer l'aspect environnemental. L'idée de la ferme florale permet de répondre habilement à cette problématique en proposant une alternative plus durable à un produit largement utilisé sur place (les fleurs coupées), en y tirant dans le futur un petit profit économique, et finalement, en valorisant un savoir-faire culturel ancestral.
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