En Normandie, proche de Rouen et à jet de pierre des bords de la Seine, est un domaine où les passants flânent, et où la foule se presse périodiquement. À l’occasion des activités qu’il abrite, c'est le rendez-vous incontournable des habitants locaux, des jeunes mariés, et des entreprises. Bien que de taille contenue (environ 5 hectares), son parc est le théâtre de grands rassemblements publics, notamment commémoratifs, faisant la réputation à l’échelle nationale du Taillis.
3 siècles
De construction
C’est en 1532 qu’un certain Richard du Fay commence la construction du corps central de l’actuel château, sur les fondations d’un vieux manoir fortifié. François 1er règne et ouvre la France à une société de paix, de culture et d’échanges après les siècles d’insécurité du moyen-âge. La mode est à la redécouverte des civilisations antiques, c’est la renaissance. Naturellement, ce corps central érigé à cette époque porte le style Seconde Renaissance Italienne. Au début du XVIIe siècle, Jacques I du Fay du Taillis ajoute au logis inachevé deux pavillons de style Louis XIII, de brique et de pierre. Puis au XVIIIe, Claude Bernard du Fay agrandit encore le Château en lui ajoutant deux ailes supplémentaires. On observe l’harmonie qui s’en dégage, les héritiers ayant successivement complété l'œuvre de part et d’autre du logis initial, de manière symétrique et respectant les proportions du tout. On notera tout de même un certain nombre de modifications sur les ouvertures les plus anciennes, tantôt élargies, tantôt retouchées, permettant l’adaptation de fenêtres de plus en plus généreuses pour des intérieurs plus lumineux.
1998
L’arrivée de la famille Navarro.
À cette époque, Nicolas n’a que 16 ans. Ses parents rachètent le château et se retrouvent très vite débordés par l’immense tâche qu’il représente. Deux ans plus tard, à l'âge de 18 ans, Nicolas Navarro crée une association permettant l’entretien et la sauvegarde du château, et décide très vite d’y dédier tout son temps et son énergie. Il en devient propriétaire quelques années plus tard et continue à faire vivre d’une manière inédite ce lieu d’histoire. Le château, encore aujourd’hui lieu de résidence des parents, devient le repère et le laboratoire du jeune propriétaire et de ses amis qui y développent toute une série d’événements. La passion pour l’histoire, l'appétence à la collection et le devoir de mémoire mènent ce groupe à organiser des commémorations militaires, reconstituant les événements de la Seconde Guerre Mondiale ayant eu lieu autour et sur le domaine. Un musée y est également créé, ouvert toute l’année, et regroupant une exceptionnelle collection d'objets de cette époque.
DIY
Un mode de fonctionnement
Pour tenir un lieu d’une telle envergure, il faut soit beaucoup d’argent, soit beaucoup de talent. L’orientation a vite été conclue au Château du Taillis, qui a la chance d’être entretenu par quelqu’un de talentueux. Car faire soi-même permet de réduire drastiquement les coûts, en augmentant le risque de faire n'importe comment. Le château est protégé au titre des monuments historiques, et donc les travaux qui y sont faits doivent être réalisés dans les règles de l’art, condition sine-qua-non de la pérennité et du maintien de l’authenticité historique du lieu.
Cette manière de faire est une solution très intéressante dans la gestion durable du lieu, qui, nous le rappelons, doit être équilibrée sur les 4 piliers suivants : Culturel, social, environnemental, et économique. La baisse des coûts d’entretien réalisés par le propriétaire, son équipe et quelques bénévoles en interne permet le dégagement de marges plus importantes lors des locations et privatisations de salles. Le dégagement de cette marge permet au lieu de proposer des tarifs abordables pour les événements culturels, et même une visite du parc totalement gratuite, rendant le château socialement très accessible. Par ailleurs, cette accessibilité permet une large diffusion de l’histoire du lieu, de la mémoire des guerres, et d'un savoir-faire environnemental dans les travaux durables, et dans le parc.
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